Dans le cadre de son programme d'activités artistiques 2017, le Centre Culturel Marocain Dar Al Maghrib à Montréal organise sa 4ème exposition d'art plastique.
Cette fois-ci, la Maison du Maroc a l'honneur de présenter l'exposition "ART & STYLE" de l'artiste peintre venant du Maroc M . Abdelfettah Jabri.
••~ Reportage vidéo:
https://youtu.be/K67liRiAx6M sur la dernière visite de l'artiste à Montréal.
••• Témoignage Khadija Madani Alaoui Écrivaine
une création exceptionnelle
Figure parmi les acteurs de la vie artistique au Maroc, l’artiste plasticien Abdelfettah Jabri a commencé à montrer son travail en 1968: un travail qui se manifeste sur tant d’années justifie que l'on cherche aujourd'hui à en prendre la mesure, que l'on essaie de dire pourquoi il nous communique, dans sa grande diversité apparente, une double impression de plénitude et de nécessité.
Les œuvres d’Abdelfettah Jabri nous interpellent, elles nous offrent l’occasion de découvrir une peinture bien construite car la peinture témoigne pour elle-même, plus que pour les évènements de la réalité dont elle tire son inspiration.
Parce qu’il appartient à l'école néo-réaliste qui se définit comme une tendance artistique du XXe siècle, Abdelfettah Jabri use des formes bien agencées car, elles permettent une lecture du tableau même si quelques détails prêtent à la confusion. Les toiles d’Abdelfettah sont généreuses, habitées, animées d’une expressivité́ vitale en puissance de devenir. Jabri nous offre dans ses œuvres des plans relevant de notre patrimoine national et de mouvement de formes qui reflètent des lignes et des transparences de la couleur et des volumes, il a le sens d’at- tirer l’attention du public sur des choses de manière aussi réaliste que possible. Il est vrai que le peintre reste fidèle à lui-même tout en poursuivant son chemin, à tel point que chaque nouvelle étape de l’œuvre est à la fois son prolongement et une mise en cause de sa lecture « acquise », tendant à en imposer une nouvelle. Récemment encore, la peinture de Jabri semblait vivre d’une tension entre l’effacement des formes et leur précision, la conscience de la fugacité universelle et le besoin de lui opposer la fermeté d’un objet-fétiche, peint d’une façon « néo-réaliste » et enfermé anxieusement dans ses contours et son mystère. Pour ce qui est de ses thèmes, Abdelfettah Jabri, se consacre souvent à des recherches sur le patrimoine marocain, artistique notamment, les scènes de danses ( Gnaoua, les troupes folkloriques), les villes marocaines, les paysages, etc... En plus, Abdelfettah Jabri assigne aux sujets une position déterminée au sein de l’œuvre. Il pénètre l’intérieur invisible du corps pour y déposer des images presque précises. Ce savoir appliqué à ses sujets de la part de Jabri est d’emblée culturel, il permet de connaitre la position des autres face à la nature et à travers un système de valeur qui régit toute une société. L’œuvre de Abdelfettah jabri est bien alors « individuelle» ,elle prend en compte son atavisme et selon le mot de Harold Rosenberg, elle transcende une succession de rencontres. Mais il arrive que la mémoire de ces représentations, qui parfois portent une charge émotionnelle très forte, soit effacée par une lecture symbolique de l’œuvre, plus convenable. C’est ce qu’on appelle style.
Pour conclure , j’emprunterai les mots de Eugène Delacroix qui disait : « Le premier mérite d’un tableau est d’être une fête pour l’œil »
