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Des designers montréalais pour une bonne cause

Envie de découvrir des designers Québecois dans le cadre d’un défilé de mode organisé en faveur du projet 10, un organisme montréalais de soutien aux jeunes LGBTQ+ ? Ça se passe le 29 janvier à 19h30 (les portes ouvrent une heure avant), à la galerie Gora, au 279 rue Sherbrooke Ouest, suite 205. Le tout pour un petit 15$ !

Histoire de vous donner le goût, nous avons réalisé une entrevue avec Cam Matamoros, co-coordinatrice – Administration et collecte de fonds chez P10.

Pouvez-vous nous dresser un portrait global des enjeux auxquels les jeunes lesbiennes, gais, bisexuel(le)s, transgenres, transsexuel(le)s, bispirituel(le)s, intersexués et en questionnement sont confrontés ?

Les jeunes trans, bisexuel.le.s, intersexués, bispirituel.le.s, lesbiennes, gais, et en questionnement font face à des obstacles à plusieurs niveaux de la société. Elles, ils, illes vivent des taux plus élevés que la norme de périodes sans-abri, d’exclusion, de discrimination, de pauvreté et de violence. Illes font face à ces expériences dans toutes les sphères de vie : famille, école, travail, communauté et centres de soins médicaux.

Pour les jeunes trans ou pour ceux que leur présentation de leur genre est stigmatisé, le niveau d’exclusion est élevé puisque les activités et espaces sexués leur sont souvent inaccessibles, un grand problème étant l’accès aux salles de bain publiques.

Ceci étant dit, ces mêmes jeunes font preuve de résilience et de créativité et d’entraide lorsqu’illes se trouvent un lieu pour se rassembler et trouver du soutien.

Quel genre de support leur offrez-vous ?

P10 offre aux participant.e.s, premièrement, un lieu où trouver et créer une communauté qui leur ressemble et les accepte sans jugement. Dans le drop-in, la ligne d’écoute et par rendez-vous durant la semaine, les jeunes y retrouvent auprès de notre intervenante et nos stagiaires en travail social et sexologie un soutien individuel en forme d’écoute active, de référence, et d’accompagnement. Les jeunes trouvent ici des informations, ainsi que des personnes informées avec qui discuter sur la sexualité, l’identité, le consentement, leurs droits et options vis-à-vis les changements de nom ou de genre sur les pièces d’identité, etc. Lors du drop-in, les jeunes s’entraident aussi en partageant des informations pertinentes sur tous les sujets allant des astuces mode à où trouver un médecin ou même un abri sympathique, tout en ayant accès à un repas sain. Il y a aussi un échange de vêtements où on peut laisser les items qui ne font plus en tant que taille ou genre et en retrouver d’autres, mieux ajustés. Un des plus importants services c’est le projet d’accès aux accessoires de genre qui, selon notre budget, nous permet de subventionner l’accès pour les participants à des accessoires qui leur permettent plus d’autonomie quant à la présentation de leur genre. Des éléments tels qu’un ‘binder’ (pour aplatir la poitrine) ou des prothèses mammaires permettent aux personnes qui les utilisent de vivre plus confortablement dans leurs interactions publiques, ce qui est, pour certain.e.s, vital pour briser l’isolement.

Quels sont les plus grands défis et/ou obstacles auxquels vous êtes confrontés lorsque vous présentez votre organisme à des personnes en dehors de la communauté LGBTQ+ ?

Parfois, les gens hors de notre communauté voient les nouvelles et croient que puisqu’on a des personnes publiques comme Laverne Cox ou Ellen Degeneres, notre société doit avoir dépassé les pires effets de la transphobie ou de l’homophobie, mais ce n’est pas le cas. Ces belles images des vedettes semblent lointaines et inaccessibles quand un jeune homme ne peut pas présenter son chum à sa famille par peur de rejet, ou bien qu’une jeune fille trans ne veut plus aller à l’école puisqu’elle n’a pas accès à une salle de bain où elle ne se fera pas harceler. Les effets de la transphobie et de l’homophobie restent très réels avec des effets concrets sur le bien-être physique, social, et mental des membres de notre communauté, particulièrement les jeunes.

On peut se demander ce qu’un drop-in, par exemple, peut offrir pour atténuer les effets de l’homophobie et la transphobie. Selon la chaire de recherche sur l’homophobie à l’UQAM il y a 3 types de facteurs qui ont été trouvés comme étant bienfaisants pour les jeunes qui survivent l’homophobie et la transphobie : 1. intrapersonel : s’accepter soi-même, 2. interpersonenl : observer des membres de leur communauté qui vivent ouvertement et bien intégrés dans la vie sociale, et 3. communautaire : avoir accès à un lieu sécuritaire de socialisation avec des pairs.

Au P10, les jeunes retrouvent ces trois types de facteurs et nous sommes témoins des effets positifs qu’ils leur amènent.

Pour vous procurer un billet pour le défilé : ça se passe par ici.

Cliquez-là pour consulter la page Facebook de l’évènement.

Merci à Harcourt’s Ltd., MacMillan LLP et La maison Simons pour leur contribution à l’évènement.

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