SCÈNE SECONDE : Les places assises
Peu après l’heure de pointe. Les wagons se libèrent peu à peu. Un individu pose son sac sur le siège d’à côté. Une silhouette entre et remarque que toutes les places assises sont occupées.
Je constate – et je le regrette plus que tout – que plusieurs individus préfèrent la présence matérielle à la présence humaine. Ils posent avec empressement leurs effets personnels sur le siège le plus proche, puis vous dévisagent lorsque vous témoignez le besoin d’y asseoir votre personne. Je suis alors habitée de l’envie de leur rappeler que le fait de voyager dans une position debout est loin d’être confortable et encore moins sécuritaire, sans oublier que les Hommes, contrairement aux objets, ont des droits. Je la retiens toutefois, sans doute parce que je doute de l’effet de tels propos sur des êtres en apparence si égocentriques. D’ailleurs, je n’aime pas troubler l’ordre public.
Chose certaine, le comportement de ces individus est, à mon très humble avis, injustifiable. D’ailleurs, je rétorquerai à toute personne désireuse de défendre cette position que l’accès au transport en commun devrait lui être refusé. Après tout, il faut accepter, si nous voulons profiter d’un tel service, d’être une sardine qui se déplace de conserve.
