Commissaires : Michael Patten, Joyce Millar
Artiste en résidence : Luke Parnell
Artistes de l'exposition : Sonny Assu, Mary Anne Barkhouse, Alison Bremner, Corey Bulpitt, Rande Cook, Bracken Hanuse Corlett, Andrew Dexel, Dean Drever, Nicholas Galanin, Marianne Nicolson, Jeneen Frei Njootli, Nigit'stil Norbert, Luke Parnell, Tamara Skubovius.
Longtemps confiné par l'Occident au rang de tradition figée, l'art autochtone a pourtant constamment entretenu sa capacité d'adaptation. Issu d'un mode de pensée qui privilégie une perspective de continuité, il s'est modifié sans perte ni rupture culturelle. Au contraire, les artistes se sont emparé des codes de l'art contemporain occidental qu'ils travestissent pour déconstruire les clichés perpétrés à l'égard de leurs cultures.
Du 30 avril au 26 juin 2016, la Galerie d'art Stewart Hall est fière de s'associer à la galerie Art Mûr, au Musée McCord et à la Guilde canadienne des métiers d'art pour présenter la 3e édition de la Biennale d'art contemporain autochtone. Constituant le « pavillon côte nord-ouest » de la biennale, elle accueille également à cette occasion l'artiste Luke Parnell de Vancouver, pour six semaines de résidence à la galerie, du 30 avril au 12 juin 2016.
Par la thématique développée cette année – Culture Shift, une révolution culturelle – la biennale valorise la démarche d'artistes contemporains autochtones qui affirment leur présence au sein de l'écologie des arts actuels. Leurs œuvres s'y distinguent par une réappropriation assumée des influences occidentales en faveur des valeurs et des philosophies ancestrales. Loin d'une vision passéiste unilatérale de préservation des différences, les revendications identitaires d'aujourd'hui qui se transposent dans le domaine artistique s'ancrent dans l'actualité politique, sociale et culturelle canadienne.
Les artistes de la côte nord-ouest revendiquent leur tradition de sculpture sur bois, leur style linéaire, le design caractéristique de leurs représentations animalières ou végétales. Ils les soustraient toutefois à leur marginalité présupposée pour en faire des composantes à part entière d'un langage artistique contemporain. Les masques aux rictus américanisés de Nicholas Galanin sont déritualisés tandis que Rande Cook impose les siens au quotidien de piétons interloqués. Dans ses œuvres, Sonny Assu renverse les jeux de pouvoir en assujettissant la peinture lisse de scènes autochtones historicisées à l'invasion de formes traditionnelles actualisées.
De même, le projet de résidence de Luke Parnell – D'un trait, deux espaces – consiste en une reformulation de la tradition historique pour ouvrir sur de nouvelles perspectives. Partant du sauvetage par Bill Reid et son équipe des mâts totémiques de Haida Gwaii en 1957, point initial de la redécouverte de l'art Haida, Parnell s'apprête à sculpter un totem de deux mètres cinquante qui agira comme marqueur tant géographique que temporel. Ce totem fera ensuite l'objet d'un voyage initiatique à l'issue duquel l'artiste y mettra feu, témoignant ainsi de la richesse culturelle de son peuple par la destruction d'un objet précieux qui n'en serait qu'une illustration matérielle sclérosée.
VERNISSAGE : 1er Mai, 14h
Phone : (514) 630-1254
